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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/226

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et en particulier cette satisfaction infinie qui a accompagné les siéges que j’ai exécutés dans mon boulingrin, ne s’est élevée en moi, (et j’espère aussi dans le caporal) que de la conscience que nous avions tous deux, qu’en agissant ainsi, nous répondions aux grandes vues du créateur.



CHAPITRE LXXVII.

L’Auteur s’égare.


Je disois au lecteur chrétien… chrétien !… sans doute, et j’espère qu’il l’est. — Et s’il ne l’est pas, j’en suis fâché pour lui. Mais qu’il s’examine sérieusement lui-même, et qu’il ne s’en prenne pas à mon livre. —

— Je lui disois, monsieur… car, en bonne foi, quand on raconte une histoire, suivant l’étrange méthode que j’ai prise, on est sans cesse obligé d’aller et de revenir sur ses pas, pour empêcher le lecteur de perdre le fil du discours. — Et si je n’avois pas eu le soin d’en user ainsi, — j’ai traité de choses si variées et si équivoques ; — il y a dans mon ouvrage tant de vides et de lacunes ; — les étoiles que j’ai placées dans quelques-uns des passages les plus obscurs, éclairent si