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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/286

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Ô monsieur le soldat, s’écria le bon vieillard en lui tendant les bras ! — Le soldat s’éloignoit toujours, laissant le pauvre dans l’extase de la surprise et de la reconnoissance.

Mais les bénédictions du pauvre, mais les miennes le suivront par tout. — Brave et galant homme, m’écriai-je ! Eh ! qui suis-je auprès de toi ? Je n’ai donné à ce malheureux que de l’argent : tu viens de lui rendre un ami. —

Mais, ô ciel ! suis-je confiné à Amiens pour le reste de ma vie ? Le sommeil me gagne. — Oh ! garçon ! — Le garçon amenoit mes chevaux.



CHAPITRE II.

Sommeil dérangé.


Dans cette multitude de petits chagrins auxquels un voyageur est sans cesse exposé, il en est un plus pénible à mon gré que tous les autres ; et celui-là, à moins que n’ayez un courrier qui vous précède, je vous défie de l’éviter. — Et quel est ce chagrin ? — Le voici.

C’est que — fussiez-vous dans la disposition la plus heureuse pour dormir ; — cou-