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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/295

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avec toute l’attention dont je suis capable, — n’attendez pas que je vous en dise un seul mot.

— Allons, allons ! Il faut que je parte. — La route est pavée, — les postes sont courtes, les jours sont longs, — il n’est pas plus de midi : — je serai à Fontainebleau avant le roi. —

Mais, Monsieur, est-ce que le roi va à Fontainebleau ? — Non pas que je sache.



CHAPITRE VI.

Comment m’y prendre ?


Il existe dans le monde une plainte absurde et ridicule, surtout dans la bouche d’un voyageur, c’est celle que j’entends faire tous les jours, que la poste ne va pas en France aussi vite qu’en Angleterre : — tandis que, tout bien considéré, elle y va beaucoup plus vîte. — En effet, si l’on calcule la pesanteur des voitures françoises, avec l’énorme quantité des bagages dont on les charge dessus, devant et derrière, — si l’on considère ensuite les petites haridelles qui les traînent, et le peu que ces haridelles ont à manger, — il y a de quoi s’étonner que l’on avance de quelques pas.