Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— regardez ce que vous avez fait. — Ce n’est pas moi, dit Obadiah. — Eh ! qu’en sais je ? répliqua mon père. » —

Le triomphe étincela dans les yeux de mon père à cette repartie ; tout son visage s’épanouit ; et Obadiah n’en entendit plus reparler.

— Revenons à la mort de mon frère. —

La philosophie a beaucoup de belles choses à dire sur tous les sujets. Elle en a un magasin sur la mort. — Mais comme elles se jetoient toutes à-la-fois dans la tête de mon père, l’embarras auroit été de bien choisir, et d’en faire un tout également pompeux et bien assorti. — Mon père les prit comme elles vinrent.

« Tout doit mourir, mon cher frère. — C’est un accident inévitable. — C’est le premier statut de la grande charte. — C’est une loi éternelle du parlement. — Tout doit mourir.

» Si mon fils n’étoit pas mort, ce seroit le cas de s’étonner, — et non pas de ce qu’il est mort.

» Les monarques et les princes dansent le même branle que nous.

» Mourir est la grande dette et le tribut qu’il faut payer à la nature. Les tombes et