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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/106

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participer à cet avantage ». L’esprit demeure pour tous deux un maître absolu, et ils lutteront seulement pour savoir qui doit occuper le trône hiérarchique qui convient au « représentant du Seigneur ». Le meilleur de la chose c’est qu’on peut contempler tranquillement l’agitation avec la certitude que les bêtes fauves se déchireront entre elles aussi impitoyablement que celles de la nature ; leurs cadavres pourrissants engraissent le sol où poussent nos fruits.

Nous dirons plus tard d’autres marottes, devoir, vérité, amour, etc.




Quand on oppose dans l’homme ce qu’il a en propre à ce qui lui est donné, on peut faire l’objection que nous percevons toutes choses dans l’harmonie universelle et jamais isolément, que nos impressions nous viennent uniquement d’objets existants autour de nous, qu’elles ne sont donc que des « données ». L’objection ne porte pas, car il y a une grande différence entre les pensers et sentiments qui sont éveillés en moi et ceux qui me sont donnés.

Dieu, l’immortalité, la liberté, l’humanité, etc., s’imprègnent en nous dès l’enfance comme des sentiments et pensées qui émeuvent plus ou moins fortement notre être intérieur, soit qu’ils nous dominent inconsciemment, soit, chez les natures plus riches, qu’ils se manifestent sous forme de systèmes et d’œuvres d’art, mais ce sont des impressions qui nous sont données et non provoquées en nous, parce que nous y croyons et devons en dépendre. Qu’il y eût un absolu, et que cet absolu dût être accepté, senti et pensé par nous, ce fut