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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/341

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l’homme est trouvé, nous connaissons aussi alors ce qui est le propre de l’homme, sa propriété, l’humain.

Mais si l’homme individuel peut prétendre à tant de droits, parce que l’homme ou le concept homme, c’est-à-dire parce que son état d’homme lui en « donne le droit » : que m’importe à Moi son droit et sa prétention ? S’il ne tient son droit que de l’homme et s’il ne le reçoit pas de Moi, il n’a pour Moi aucun droit ; sa vie par exemple, ne m’importe que si elle a pour moi de la valeur. Je n’ai aucun respect pour son soi-disant droit de propriété, c’est-à-dire un droit qu’il aurait sur des biens matériels. Je ne respecte aucunement le droit qu’il prétend avoir sur « le sanctuaire de son être intérieur », en d’autres termes, le droit de conserver inviolables ses biens spirituels, ses divinités, ses dieux. Ses biens matériels comme spirituels sont miens et j’en dispose comme propriétaire dans la mesure de ma force.

La question de la propriété recouvre un sens plus vaste en soi, qu’on ne peut voir en se bornant à la question telle qu’elle est posée. Appliquée seulement à ce qu’on appelle notre avoir, nos biens, elle n’est susceptible d’aucune solution ; il nous faut remonter jusqu’à celui « duquel nous tenons tout » pour trouver la solution. C’est du propriétaire que dépend la propriété.

La Révolution a dirigé ses armes contre tout ce qui provenait « de la grâce de Dieu », par exemple contre le droit divin à la place duquel le droit humain a été établi, on oppose aux biens octroyés par la grâce de Dieu, les biens qui découlent de « l’essence même de l’homme. »

Maintenant, en opposition au dogme religieux qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres « pour