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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/342

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l’amour de Dieu », le rapport des hommes entre eux prend position humaine et devient « aimez-vous les uns les autres pour l’amour de l’homme » ; ainsi la théorie révolutionnaire, pour ce qui concerne le rapport des hommes avec les choses de ce monde, n’a pas fait autre chose que de décréter que le monde qui jusque-là était institué suivant l’ordre de Dieu, appartiendrait désormais à l’homme.

Le monde appartient à « l’homme » et doit être respecté par moi comme sa propriété.

Propriété est ce qui est Mien !

Propriété au sens bourgeois signifie propriété sacrée, de sorte que je dois respecter ta propriété. « Respect à la propriété ! » Par suite les politiques voudraient que chacun possédât sa petite part de propriété, et ils ont contribué à cette tendance à créer un incroyable morcellement. Il faut que chacun ait un os à ronger.

La chose se présente autrement au point de vue égoïste. Je ne m’écarte pas timidement de ta ou de votre propriété, mais je la considère constamment comme mienne. J’estime que je n’ai rien à « respecter » en elle. Faites-en de même avec ce que vous appelez ma propriété !

En nous plaçant à ce point de vue, nous nous entendons les uns et les autres le mieux du monde.

Les libéraux politiques ont souci d’abolir autant que possible toutes les servitudes et de faire que chacun soit libre maître de son fonds, pourvu que la contenance de ce fonds n’excède pas l’étendue du terrain qui peut être saturée par l’engrais d’un seul homme. Autrefois tout paysan se mariait « afin de profiter des excréments de sa femme ». Que la propriété soit si petite que l’on voudra pourvu qu’on l’ait en propre, que