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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés III (1850).djvu/172

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CHAPITRE XIII.

Histoire de Basquine. — Elle devient servante d’auberge. — Changement de position. — Le sérail d’un lord.

Plus j’examinais Basquine, plus je remarquais en elle une élégance de manières dont je n’avais pas été tout d’abord frappé, et qui me rappelait vaguement Régina, car je ne pouvais juger d’après un autre point de comparaison, ma vie s’étant jusqu’alors passée dans les plus infimes conditions.

La révélation du talent de Basquine m’avait causé plus d’admiration que de surprise ; il me paraissait la conséquence, le développement presque logique de ses dons naturels, déjà si remarquables dès son enfance ; mais cette grâce, cette distinction de manières, qui ne s’acquiert que par l’habitude du grand monde, comment Basquine les possédait-elle ? comment son langage était-il devenu toujours correct, réservé, souvent choisi, quelquefois éloquent et élevé ?