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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés IV (1850).djvu/110

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CHAPITRE VIII.

Suite du journal de Martin. — Le déguisement. — Le Rendez-vous des Titis. — Galop infernal. — Un Turc et une bergère. — Un ancien des Trois— Tonneaux. — Entretien des deux Pierrots.

Mon déguisement complet, je sortis du cabinet.

À ma vue les enfants poussèrent des cris d’épouvante d’un excellent augure. Quant à la ménagère de Jérôme, elle resta si stupéfaite qu’elle ne put que me dire en balbutiant :

— Ah ! mon Dieu ! Monsieur Martin… ah ! Monsieur Martin… c’est comme si on voyait un monstre ; je n’en dormirai pas de la nuit, j’aurai le cauchemar.

Il ne me manquait plus, comme épreuve décisive, que l’impression de Jérôme ; il rentra dans le même moment, et dit à sa femme dès la porte :

— Martin est-il venu ?

— Pas… encore… — dit-elle.

Puis elle ajouta :

— Tiens, Jérôme… regarde donc.

Et elle le tourna de mon côté.

— Ah ! sacredieu ! ah ! qu’est-ce que c’est que ça ? — s’écria Jérôme en reculant d’un pas.

— Bonjour, Jérôme, — dis-je, sans vouloir même déguiser ma voix, — bonjour, mon brave ; comment vous portez-vous ?

— Attendez donc… attendez donc, — dit Jérôme en s’appro-