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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés IV (1850).djvu/27

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CHAPITRE III.

La découverte. — Jérôme, le cocher. — La journée aux fiacres.

Après une nuit presque entièrement passée dans l’insomnie, occupé de chercher vainement le moyen de deviner et de conjurer le péril qui, je le pressentais, menaçait Régina, je me levai, ne comptant plus que sur le hasard d’une heureuse inspiration ; je me rendis chez le baron de Noirlieu, où je n’étais pas retourné depuis la commission que j’avais faite auprès de Melchior, le mulâtre, pour Robert de Mareuil ; j’étais préparé à l’inconvénient de me voir reconnu par Melchior, il n’en fut rien.

— Je viens, Monsieur, — lui dis-je, — de la part de Madame la princesse de Montbar, au service de qui je suis entré depuis hier, savoir des nouvelles de M. le baron de Noirlieu.

— M. le baron est toujours dans le même état, — me répondit brusquement le mulâtre ; — vous ferez part de cela à Madame la princesse.

Melchior avait l’air si rogue, si peu communicatif, qu’il me