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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés IV (1850).djvu/84

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22 aout 18…

Tantôt je suis allé voir la vieille Suzon, la nourrice du capitaine Just. Il doit arriver bientôt… elle me l’a dit, il va passer un semestre à Paris.

Du courage, mon Dieu ! du courage…

 
 

23 août 18…

Ce matin j’ai apporté à la princesse une lettre timbrée de Metz.

À midi, lorsque je lui ai servi le thé, elle m’a dit :

— Après-demain, vous veillerez à ce que toutes les fleurs de mon salon soient renouvelées dans la matinée.

J’ai compris, elle l’attend après-demain.


24 août 18…

Le prince est parti pour sa terre de Montbar à quatre heures du matin ; hier il n’a pas dîné à l’hôtel, il s’en va donc sans avoir fait ses adieux à Régina.

Ce brusque départ, la veille de l’arrivée du capitaine Just ?…

Cela est étrange.

 
 

25 août 18…

Je dis comme autrefois disait Basquine : Il est des fatalités étranges.

Aujourd’hui a eu lieu l’entrevue de Régina et du capitaine Just, après plusieurs mois d’absence.

Voici ce qui m’est arrivé ce matin :

Il faisait un temps magnifique, un temps d’été capable de mettre la joie aux cœurs les plus tristes ;… pourtant ce soleil m’a paru terne, ce ciel, d’un bleu si riant, m a semblé gris… j’ai pressenti une journée cruelle à passer.

Je suis entré à sept heures du matin dans l’appartement de la