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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/168

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monde, c’est de pouvoir ne pas croire un mot de ce qu’on m’écrit et d’y répondre par un fameux démenti ; mais d’un autre côté, comme dit le proverbe : Il n’y a pas de fumée sans feu. Eh bien ! voyons. Entre nous, qui peut avoir allumé cette atroce flambée de mauvais propos-là ? Comment imaginer que des gens graves, sérieux, car ce sont des gens graves et sérieux qui m’écrivent, s’amusent à inventer l’histoire de la visite nocturne de Mathilde à M. Lugarto, s’il n’y avait rien eu de vrai là-dedans ? Après tout, vous devez le savoir mieux que personne, mon garçon : 1o ce Lugano a-t-il eu entre les mains de quoi vous déshonorer ? 2o est-il capable, dans cette occurrence, de se dessaisir de ce susdit moyen de vous perdre, uniquement pour le plaisir de faire une action généreuse ? Quant à moi, ça me paraîtrait joliment problématique, hypothétique, pour ne pas dire drolatique, de la part d’une pareille espèce toujours grinchante et malfaisante.

L’infernale méchanceté de mademoiselle de Maran la servait peut-être à son insu.

Il était impossible de toucher plus cruelle-