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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/169

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ment le vif des soupçons que devait avoir Gontran, au sujet de la reddition du faux, que M. Lugarto semblait lui avoir faite volontairement.

Quoique mon mari ne pût soulever cette question avec moi, puisqu’il me croyait dans une complète ignorance de cette funeste action, j’avais toujours remarqué qu’il entrevoyait quelque cause mystérieuse dans la restitution de M. Lugarto.

Mademoiselle de Maran était-elle instruite de tout ? c’est ce que je ne savais pas encore. Néanmoins je m’attendais cette fois à un mouvement de colère de Gontran.

Je fus presque effrayée en le voyant écouter mademoiselle de Maran avec le même calme insouciant ; il haussa les épaules, sourit en me regardant et répondit :

— Cela n’est plus ni une calomnie, ni une stupidité, cela tombe dans le roman, dans le surnaturel. Est-ce tout, Madame ? vos correspondants ne vous mandent-ils rien de plus ? Ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin.

— Non, certainement, ça n’est pas tout !