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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/248

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« Maintenant, qui m’a inspiré l’intérêt, la pitié qui a succédé tout à coup à la haine que je portais à Mathilde ? est-ce un noble et bon sentiment ? Ne serait-ce pas plutôt la conviction que votre femme, étant à tout jamais malheureuse, ne peut plus être pour moi un sujet d’envie… ou bien encore ne serait-ce pas la connaissance parfaite que j’ai de votre caractère, et de ce qu’il présage à Mathilde ?… Oui, c’est plutôt cela qui m’a désarmée… Ma vengeance étant plus que satisfaite par l’avenir que vous ménagez à votre femme, votre amour me devient parfaitement inutile ; excusez-moi, mon cousin, de vous avoir séduit pour rien.

« En ce qui touche cette pauvre Mathilde, je ne puis malheureusement rien sur le passé ; mais je puis pour l’avenir…

« Je suis une femme si singulière que du moment où je me suis sentie apitoyée sur elle, j’aurais regardé comme un crime de lui donner le moindre motif de jalousie à votre égard.

« Voilà le pourquoi de ma froideur subite, voilà pourquoi vous devez absolument renon-