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Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/51

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Mathilde… plus je vous regarde… Mais je ne vous ai jamais vu cet air sombre… presque sinistre… Qu’avez-vous à m’apprendre ?

— Oh ! de bien sombres, de bien sinistres choses…

— Je ne vous comprends pas… que peut-il s’être passé ?… Votre lettre ne me disait-elle pas : Venez… venez !…

— Assez, de grâce… Oh ! par pitié… ne me rappelez pas cette lettre.

— Que je ne vous rappelle pas cette lettre ?… Et pourquoi ?…

— Depuis que je vous ai écrit… cette lettre — répondis-je les yeux baissés et fuyant son regard — j’ai vu… M. de Lancry.

— Votre mari ?… et où cela ?

— Chez moi. Ici !

— Ici ?… il a osé venir chez vous… Et pourquoi ?… Pour quelque méchanceté nouvelle, sans doute… Mais qu’importe votre mari ?… Vous êtes à tout jamais séparée de lui… Que peut-il être dans notre vie maintenant ?… Vous avez pour lui… la haine et le mépris qu’il mérite… Que signifie sa venue ?… c’est une nouvelle preuve de son cynisme, voilà tout.