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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/196

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CHAPITRE XXXIV.


Discussion du système d’extinction.

Une première question s’élève d’abord. — Est-il possible de faire prendre la végétation sur les berges vives des torrents ?… On se rappelle la description qui en a été faite (chap. 3). Ce n’est pas certainement celle d’un terrain propice aux plantations. Ces berges sont pourtant les parties qu’il importe le plus de consolider ; c’est hors de leurs flancs que le torrent tire, comme d’un arsenal, la principale masse de ses alluvions ; et s’il continuait de les ronger, il deviendrait inutile de planter les zones supérieures, qui seraient minées par le bas, et tomberaient peu à peu dans le lit (chap. 9).

Or, pour ces berges, on doit faire une remarque extrêmement importante : c’est que, dans beaucoup de parties où elles sont formées d’un roc dur, elles seraient en effet rebelles à tous les essais de plantation. Mais par ce motif même qu’elles sont dures, il serait peu utile de les planter. Celles au contraire formées d’un terrain meuble, qu’il importe le plus de consolider, puisqu’elles sont les moins solides, sont aussi précisément celles dont le sol, par sa nature même, se prête le mieux à la végétation.

Cette remarque s’applique aussi aux zones de défense. — Elle s’applique généralement à tous les terrains que la végétation est destinée à défendre