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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/221

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pour les Hautes-Alpes ce qu’il a fait pour la Corse, pour les Landes, et pour tant d’autres localités encore ; car il s’agit de travaux qui ne cèdent en rien aux autres, sous le rapport de l’importance ; je ne veux pas même dire qu’ils les surpassent.

On dépense ici chaque année 400 000 francs sur les routes royales. Je pourrais dire d’abord que la plupart de ces routes n’ont, dans le moment présent, qu’un intérêt à très-peu près circonscrit dans la localité même, et que, sous ce point de vue, le quart de la même somme, affecté au reboisement, serait, pour la localité, un bienfait infiniment plus précieux. Mais je vais plus loin. Je dis que l’État lui-même est intéressé directement à faire cette dépense, parce qu’en définitive, toutes ses routes, ouvertes et entretenues à si grands frais, ne seront jamais ni sûres ni commodes, tant qu’elles resteront assujetties à passer sur le ventre d’une myriade de torrents ; et que le pays se dépeuplant et s’épuisant chaque jour, elles finiront par traverser une horrible solitude, où ses garnisons ne trouveront plus aucune espèce de ressources.

Mais c’est là un nouvel ordre d’idées que je vais suivre, car il mérite des développements.