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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/222

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CHAPITRE XL.


Le reboisement intéresse l’État, comme travail d’utilité publique.

Les routes sont coupées ici par un grand nombre de torrents qui les traversent à ciel ouvert, et suspendent les communications, toutes les fois qu’ils sont grossis par une crue. Voilà ce qu’on a vu dans la troisième partie. — Partout ailleurs, une pareille situation semblerait intolérable. Ici, l’incommodité est moins vivement ressentie, parce que les routes, étant peu fatiguées par le roulage, sont généralement assez roulantes, et aussi, parce que l’interception subite des communications ne frappe qu’un petit nombre d’intérêts.

Cependant cet état de choses n’est pas destiné à durer toujours ; il faut bien l’espérer. À mesure qu’on perfectionne de plus en plus les routes sur tous les points de la France, le détestable état de celles-ci deviendra de plus en plus choquant, et l’administration ne pourra passe dispenser de l’améliorer. On peut déjà remarquer maintenant que chaque année, pour satisfaire aux plus justes exigences, elle accroît le budget affecté aux rectifications.

Ce budget est absorbé presque exclusivement par les rectifications des passages qui sont traversés par les torrents ; car ces passages sont, sans contredit, les plus mauvais de tous. Or, il faut savoir ce que coûtent de semblables rectifications : je vais citer des faits.