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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/287

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Voilà pourquoi, à chaque climat, à chaque constitution particulière de terrain, correspond une figure particulière et caractéristique de montagne. C’est ainsi qu’on a, sans sortir de la France, des ballons dans les Vosges, des causses dans la Lozère, des puys ou pouys dans l’Auvergne, des pics dans les Pyrénées, des aiguilles dans les Alpes, etc.

« … Les circonstances de la formation primitive ont esquissé les grands traits des inégalités de la surface terrestre. C’est ensuite l’action continue des agents atmosphériques, qui en a dessiné presque tous les détails… »

(D’Aubuisson.)


NOTE 12.

… Considération qui placerait les Hautes-Alpes au-dessus de toutes les autres montagnes de la France…
Chap. XXI, page 105.

Il y a ici, dans le Queyras, des cimes dont la hauteur au-dessus du niveau des mers dépasse 4 000 mètres.

Dans la Vallouise, le mont Pelvoux s’élève à 4 275 mètres. Cette montagne, qui est la plus haute de France, n’est pas même citée dans l’Annuaire du bureau des longitudes. Sa hauteur dépasse d’environ 800 mètres celle du pic le plus élevé des Pyrénées (le mont Perdu). Elle est inférieure de 535 mètres à celle du mont Blanc ; mais supérieure à celle de la Yung-Frau, du col du Géant, etc.

Le mont d’Or, qui a tant de célébrité en France, ne s’élève qu’à 1 884 mètres, et le Puy-de-Dôme, plus célèbre encore, à 1 467. — Ces hauteurs sont véritablement insignifiantes à côté de celles de la plupart des montagnes du département des Hautes-Alpes. Ici les cols, les montagnes pastorales s’élèvent presque toujours à plus de 2 300 mètres. Un des cols les plus bas, celui du Lautaret, où l’on perce en ce moment une route royale, s’élève à 2 098 mètres. Cette route, une fois ouverte, sera, non-seulement la plus élevée de France, mais elle franchira une hauteur supérieure à la plupart des fameux passages qui mènent en Italie. En effet, le passage du Saint-Gothard s’élève à 2 075 mètres, celui du mont Cenis à 2 066 mètres, celui du Simplon à 2 005 mètres, etc.

Ces montagnes sont aussi, je crois, les seules de France où l’on rencontre de véritables glaciers, recouvrant de grandes étendues de terrain et peuplés par de nombreux troupeaux de chamois.