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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/306

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dessus du fond de la vallée ; et dans celui de Merdanel, jusqu’à 35,41 m. Mais, dans ce dernier, la coupe a été prise sur l’axe d’une route qui traverse le torrent à plus d’un quart de lieue à l’aval de l’issue de la gorge.

La largeur du lit du Boscodon est de 3,330 mètres (près d’une lieue).

Fig. 5 et 6. — On voit, sur ces figures, que les pentes du lit vont en décroissant de l’amont à l’aval.

Le nivellement du torrent de Boscodon ne comprend que le lit de déjection, et s’arrête à l’entrée de la gorge. Voilà pourquoi la variation des pentes est plus douce. Elle est comprise entre 0,076 et 0,06 par mètre.

Le nivellement du torrent de Sainte-Marthe remonte dans la gorge. L’emplacement du pont signale la fin du canal d’écoulement et le sommet de l’éventail. Là, la pente est de 0,076 m, comme au sommet de l’éventail du Boscodon. Dans le bas, elle est de 0,069 m. — À l’amont du pont, les variations des pentes sont plus rapides.

PLANCHE III.

Fig. 7. — Ce nivellement a été fait sur le torrent du Rabioux, qui est encaissé jusqu’à la rivière ; on peut vérifier là ce qui a été dit au chapitre 6. — On voit que le lit, quoique encaissé, suit dans sa courbe les mêmes lois que les lits du Boscodon et de Sainte-Marthe, qui sont dénués de berges.

Dans le bas les pentes s’abaissent au-dessous de 0,06 m par mètre. Le torrent n’amène plus là que des galets ; les blocs se déposent plus haut.

PLANCHE IV.

Fig. 8, 9 et 10. — Ces trois nivellements se rapportent à des torrents récents. — Ils montrent clairement le fait du brisement de pente, et celui des pentes imparfaites, signalés dans le chapitre 6.

On peut remarquer d’abord que, dans tous les trois, le lit ne présente plus une courbure continue. — Elle est brisée au point B dans le torrent des Graves, au point A dans celui de Combe-Barre, et aux points C et D dans celui de Pals.

Ensuite, dans le torrent des Graves (figure 9), on voit qu’au-dessous du brisement B, la pente, qui était de 0,074 m, s’abaisse à 0,027 m. Or, cette dernière pente, indépendamment de toute autre considération, n’est pas suffisante pour entraîner les matières que le torrent y apporte, elle est imparfaite. Il doit se former un exhaussement en B, dont l’effet sera de rendre la courbe du lit continue, et de lui donner des pentes plus fortes, que j’ai appelées les pentes-limites.

Sur le torrent de Pals (figure 10) il y a deux brisements. L’un D se rapporte aux dépôts de gros blocs ; l’autre C aux dépôts de galets. Ces deux points seront inévitablement exhaussés.

Dans le torrent de Combe-Barre, la formation du lit est déjà plus avancée, et plus voisine des pentes limites.