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Page:Suzie Kerry Michette au harem 1926.djvu/31

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Eh bien… c’est non ! non, non et non. Tu es un type épatant et généreux. Ça me touche, je t’assure mais je ne peux pas… La cage a beau être dorée, l’oiseau s’ennuie ! Et puis nous ne sommes ni du même patelin, ni du même âge, et ça… ça s’oublie difficilement.

Le maharajah allait continuer ses supplications et ses promesses, mais Irma Frodytte paraissant à la porte de sa loge s’exclama :

— Eh bien, Michette, encore là ?! Vous allez me faire rater mon entrée… Et ma commission ? Pas faite ? Mais à quoi songez-vous, mon petit ?

— C’est la faute à ce gros là, madame ! s’écrie Michette furieuse. Il m’embête depuis un quart d’heure pour que j’entre dans son harem. Il m’empêche de passer pour me raconter des bêtises…

Et tandis que le maharajah, décontenancé, s’empresse de disparaître, Irma répète :

— Dans son harem, vous ! dans son harem…

— Oui, madame, ponctue Michette, dans son harem… ! Il me promet les richesses de la reine de Saba… et de balancer toutes ses femmes… Mais qu’est-ce que j’irais faire dans cette galère… si dorée qu’elle soit !

— Vous y feriez du joli ! conclut en souriant Irma qui connaît bien sa secrétaire… mais c’est égal… femme d’un maharajah, ma petite !!! Ce n’est pas rien…

— Peuh ! fait Michette, tout est relatif… Allons, patronne, pensons à vous…


viii


— C’est honteux ! C’est dégoûtant ! Bande de brutes ! Voulez-vous ouvrir ! Goujats ! Ouvrez !…

C’est Michette, ébouriffée et rouge d’indignation qui frappe d’un poing rageur, la porte hermétiquement close qui vient de se refermer sur elle.