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Page:Suzie Kerry Michette au harem 1926.djvu/37

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— Daneh-pu tiynsah-lhté !! Garhla triyck !!! crie-t-il, et il court de ci, de là, après les femmes qui poussent des cris effrayés et finissent par disparaître toutes de la pièce.

Alors l’eunuque — car c’en est un — s’approche de Michette, met galamment genou en terre et dans un français très correct lui dit :

— Pardonnez-moi, sourire du firmament, de ne pas être venu plus tôt vous délivrer de ce troupeau stupide qui vint troubler votre repos comme la chauve-souris trouble le rêve du rossignol. Veuillez me suivre dans les appartements que mon maître vous a réservés.

— Que votre maître m’a réservés ? à moi ?… De quel droit ?! qui est donc votre maître ? interroge Michette.

— Mon maître, répond l’eunuque en s’inclinant respectueusement jusqu’à terre, c’est le maharajah du Kankiyanha-Plhu-Yianah-Angkor, le puissant prince de la province de Thurmet-Çah, celui à qui personne ne peut se permettre de dire « non ».

— Ah ! ben mon vieux, tu parles si je vais lui dire non ! moi ! s’écrie Michette. D’abord qu’est-ce qu’il me veut ce vieux dégoûtant. Car il est vieux, n’est-ce pas ?

— Mon maître n’est pas vieux, dit l’eunuque, car un maharajah ne vieillit jamais. Mais il a vu beaucoup d’années… Quant à ce qu’il vous veut, parure du ciel ?… Il veut vous honorer de son amour, et il m’a mis à votre disposition pour que je fasse en tout votre volonté.

— Ma volonté ! s’écrie Nichette, c’est bien simple, ouvre-moi la porte qui donne sur la rue, que je me trotte et rejoigne mes amis…

— Ah !… çà… (et l’eunuque fait un grand geste qui signifie impossible), c’est la seule chose que je ne puisse faire…

— … La seule chose que je ne puisse faire… répète Mi-