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Page:Suzie Kerry Michette au harem 1926.djvu/41

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qui le pousse vers les délicieuses lèvres entr’ouvertes sur la nacre des dents, ses mâchoires se serrent, ses mains tremblent. Enfin il repousse presque violemment Michette.

— Pourquoi me torturer ainsi, reproche-t-il d’une voix altérée… vous voyez bien que je désire, que je vous désire, plutôt, car les autres femmes je m’en balance, et comment ! mais vous… vous voyez bien que je souffre, que je souffre terriblement… de… de ne plus… être… un homme… Et encore, vous attisez le feu… cruelle… vous décuplez mes regrets, sans pitié pour moi… !

L’ardeur des sens du maharajah est poussée à son extrême limite par cette scène… Il ne peut plus attendre… il lui faut Michette tout de suite… Michette… Michette… Michette…

Justement la voici qui revient vers ses appartements… Prestement le maharajah se dissimule sous la tenture qui masque la porte… La proie qu’il convoite est difficile, il ne faut pas l’effaroucher, il faut la prendre au piège presque…

La voix de Michette lui parvient :

— Pardon… dit-elle, pardon. J’ai été méchante… mais j’étais surtout curieuse… Pardonnez-moi… Et elle ajoute : Je vais faire une petite sieste… il fait si chaud dans ce patelin-là !

Elle pénètre dans sa chambre, elle enlève la robe légère et le peu de lingerie qui la couvre… La voici nue… Elle s’étend sur son lit de repos, forme blanche, svelte et palpitante sur les coussins sombres… Le vieux maharajah suffoque de désir… mais Michette semble vouloir s’endormir. Il attendra qu’elle soit assoupie et alors elle sera à lui… à lui… sans lutte… Ah… Il surveille avec adoration les paupières de Michette qui bientôt cligne des yeux et s’abîme dans le royaume des songes. Alors, le grand maître du Thurmet Çah sort doucement de sa cachette, laisse tomber la robe qui couvrait son affreuse nudité et les preuves de sa virilité si chèrement reconquises et, d’un bond savamment cal-