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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/551

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QUATRIÈME PARTIE


LE MAGNÉTISME OCCULTE




CHAPITRE XVII

Les débuts du Spiritisme.




Sous le titre général de Magnétisme Occulte, je vais traiter successivement la question du spiritisme et celle des démoniaques mis en opposition avec les hystériques.

Toutefois, je dois prévenir le lecteur tout d’abord que le mot de « magnétisme », pris dans le sens littéral, ne signifie plus rien aujourd’hui, c’est-à-dire maintenant qu’on l’applique indifféremment à tout ce qui est ou parait merveilleux, aussi bien en matière de tables tournantes et parlantes qu’en matière d’hypnotisme, de somnambulisme, etc. Le système des passes magnétiques, la théorie du fluide nerveux, toutes ces sottises ont fait leur temps et n’appartiennent plus qu’au pur charlatanisme.

Néanmoins, j’ai cru devoir conserver ce mot de « magnétisme » dans le titre général de ma quatrième partie, parce qu’il a le grand mérite de désigner au lecteur de quoi il va être question ; d’autant plus que ce qui nous préoccupe, c’est surtout l’occultisme qui, dans notre société, prend tous les masques, et que souvent un médium luciférien, c’est-à-dire un individu en réel état de possession diabolique, se donne comme magnétiseur dans les réunions où sa nature démoniaque doit être tenue cachée.

Quant aux faits surprenants, qui sont l’objet de l’étude des savants et qui appartiennent à la science humaine, ils n’ont rien à voir avec le soi-disant fluide magnétique ; qu’on le sache bien. Des fonctions absolument physiologiques, des phénomènes d’inhibition dans les centres nerveux, une action automatique provoquée ou naturelle, tels sont les facteurs du magnétisme de nos jours ; et là où les explications scientifiques s’arrêtent, commence le domaine de l’inconnu, du surnaturel.

Je commence par le spiritisme proprement dit.

Vers la fin de l’année 1848, à Hydesville, petit village du comté de Wayne, état de New-York (Amérique), une petite fille de la famille Fox, de pauvres gens, entendit un beau soir des coups frappés dans un mur.