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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/809

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ne laissa mourir personne, pas même les criminels ; puis, une naumachie, où des baleines se jouaient dans un immense bassin d’eau de mer ; enfin, des jeux pyrrhiques. Là on vit un Icare prendre son essor ; mais il vint retomber à côté de la loge impériale, qu’il couvrit de son sang. » (Suétone, Néron, chap. xii.)

Ainsi, voilà plusieurs faits merveilleux, accomplis par un personnage indubitablement l’instrument de l’enfer, qui sont certifiés d’une façon formelle. On pourrait citer encore Arnobe, le célèbre apologiste latin du christianisme, qui eut Lactance pour disciple ; voir l’édition de son traité par l’abbé Migne, Disputationum adversus gentes libri septem, chap. ii. En outre, Suétone n’est pas le seul auteur païen qui rapporte l’histoire du vol et de la chute publique d’un magicien, laquelle, selon toute évidence, s’applique à Simon et confirme ce que les Pères de l’Église affirment. Cléodème atteste, dans Lucien, qu’après avoir traité lui-même de ridicule et de fabuleux ce qu’on lui racontait en ce genre des magiciens, il avait changé d’opinion, en voyant de ses propres yeux un certain barbare du Nord voler, se promener sur l’eau, marcher à pas lents au milieu des flammes. Dion Chrysostome, philosophe stoïcien et rhéteur grec, contemporain de Trajan, raconte que Néron se fit donner ce spectacle par le Mage, et qu’avant la mésaventure de celui-ci, l’empereur le comblait de caresses et le faisait traiter splendidement à la cour.

Eh bien, je le demande à tout homme impartial, est-ce que le Mage de Gitta n’était pas vraiment un possédé ? D’une part, nous ne trouvons rien qui ressemble à de l’hystérie, dans ce que rapportent de lui ses contemporains ; d’autre part, les actions extraordinaires produites par lui sortent absolument du domaine naturel ; jamais un hypnotiseur n’a montré un sujet, bien et dûment hystérique, s’élevant dans les airs.

Dans le cas de Simon le Mage, il est de toute évidence que les démons entraient en lui, à son appel, et que, restant invisibles, c’étaient eux qui le soutenaient ; et la prière de saint Pierre fut un véritable exorcisme. Le chef des apôtres chassa les démons, les obligea à sortir du corps de Simon, et le possédé, n’ayant plus à l’instant même les forces surnaturelles diaboliques à son service, retomba immédiatement sur le sol.

Il faut avoir perdu toute foi pour ne pas comprendre une chose si simple.

« Quant à la mort de Simon le Mage, écrit Mgr Fava (tome II, page 337), nous la connaissons par les Philosophumena.

« Cet imposteur mourut dans un dernier combat avec saint Pierre, et voici de quelle manière :

« Comme il ne s’était jamais bien guéri des suites de sa chute au cirque romain, il était obligé de s’asseoir, quand il parlait au peuple ; car