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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/100

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« Pourquoi avez-vous écrit ce billet à Camille ? »

« Quel billet ? »

« Allez, pas de sornettes ! »

« Comment savez-vous que je l’ai écrit ? »

« Comme Zadig, j’ai vu les traces des oreilles du chien[ws 1]. »

« Eh bien, comme vous savez que c’est moi, je vais vous dire franchement que c’est parce que j’étais jaloux. »

« De qui ? »

« De vous deux. Oui, vous pouvez sourire, mais c’est vrai. »

Puis, se tournant vers moi : « Je vous connais depuis que nous n’étions tous deux que des bébés en bas âge, et je n’ai jamais eu cela de vous », et il fit claquer l’ongle de son pouce sur ses dents supérieures, « tandis que lui », désignant Teleny, « vient, voit et conquiert. Quoi qu’il en soit, ce sera pour plus tard. En attendant, je ne vous en veux pas, pas plus que vous pour ma stupide menace, j’en suis sûr. »

« Vous ne savez pas quels jours misérables et quelles nuits sans sommeil vous m’avez fait passer. »

« Ah oui ? J’en suis désolé, pardonnez-moi. Vous savez que je suis fou, tout le monde le dit », s’exclama-t-il en saisissant

  1. Note de Wikisource. Cf. Œuvres complètes de Voltaire, éd. Garnier, 1877 Zadig, p. 39. sur wikisource