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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/136

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si j’accepte une fois, je le ferai encore, et quel sera le résultat ? Je finirais par être entretenu par vous. »

« Et où est le mal ? » fut ma réponse. « Croyez-vous que je vous aimerais moins pour cela ? »

« Oh ! non ; vous m’aimeriez peut-être encore plus à cause de l’argent que je vous aurai coûté, car on aime souvent un ami selon ce qu’on fait pour lui, mais je pourrais être amené à vous aimer moins ; la gratitude est un fardeau si insupportable à la nature humaine. Je suis votre amant, c’est vrai, mais ne me laissez pas tomber plus bas que cela, Camille », dit-il avec une impatience pleine de désirs.

« Vous voyez, depuis que je vous connais, n’ai-je pas essayé de joindre les deux bouts ? Un jour ou l’autre, j’arriverai peut-être même à rembourser mes vieilles dettes, alors ne me tentez plus. »

Puis, me prenant dans ses bras, il me couvrit de baisers.

Comme il était beau à l’époque ! Je crois que je le vois s’appuyer sur un coussin de satin bleu foncé, les bras sous la tête, comme vous vous appuyez maintenant, car vous avez beaucoup de ses manières félines et gracieuses.