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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/142

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pour son âge. On a toujours parlé d’elle comme d’une femme très belle et très désirable.

Elle était très belle. Grande, avec des bras et des épaules splendides, une tête bien posée et droite, on ne pouvait s’empêcher de la remarquer où qu’elle aille. Ses yeux étaient grands et d’un calme invariable et impassible que rien ne semblait jamais pouvoir troubler ; ses sourcils, qui se rejoignaient presque, étaient plats et épais ; ses cheveux, sombres, naturellement ondulés et en mèches massives ; son front, bas et large ; son nez, droit et petit. Tout cela donnait à l’ensemble de son visage quelque chose de classiquement grave et sculptural.

Sa bouche, cependant, était sa plus belle particularité ; non seulement elle était parfaite dans son contour, mais ses lèvres presque boudeuses étaient si semblables à des cerises, pleines de sève et si pulpeuses que l’on avait envie de les goûter. Une telle bouche devait tenter les hommes aux désirs puissants qui la contemplaient, voire agir comme un philtre d’amour, éveillant le feu ardent de la luxure même dans les cœurs les plus assoupis. En fait, rares étaient les pantalons qui ne se gonflaient pas en présence de ma mère, malgré