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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/148

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« Non », répondit-il, « je ne l’ai pas été ; mais si je l’avais été ? »

« Vous l’aimeriez lui ou elle, et alors ma vie serait gâchée pour toujours. »

« Non, pas pour toujours ; seulement pour un temps, peut-être. Mais ne pourriez-vous pas me pardonner ? »

« Oui, si vous m’aimiez encore. »

L’idée de le perdre me donna un coup au cœur, qui sembla agir comme une flagellation sonore, mes yeux se remplirent de larmes et mon sang brûla. Je le pris donc dans mes bras et je l’étreignit, sollicitant tous mes muscles dans mon étreinte ; mes lèvres cherchèrent avidement les siennes, ma langue glissa dans sa bouche. Plus je l’embrassais, plus j’étais triste, et plus mon désir était ardent. Je m’arrêtai un instant pour le regarder. Comme il était beau ce jour-là ! Sa beauté était presque éthérée.

Je peux le voir maintenant avec cette auréole de cheveux si doux et soyeux, de la couleur d’un rayon de soleil doré jouant à travers un gobelet de cristal de vin couleur topaze, avec sa bouche humide entrouverte, orientale dans sa volupté, avec ses lèvres rouge sang qui n’étaient pas flétries par la maladie comme celles des courtisanes peintes et parfumées au musc