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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/187

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un instant, puis il est parti. Moi, au contraire, j’ai couru avec ce qui me restait de force.

Ma tête tournait, mes forces m’abandonnaient, je trébuchais plusieurs fois, mais je continuais à courir.

Étais-je fou ?

Tout à coup, haletant, essoufflé, meurtri dans mon corps et dans mon esprit, je me suis retrouvé sur le pont, c’est-à-dire à l’endroit même où je m’étais trouvé quelques mois auparavant.

J’ai émis un rire brutal qui m’a fait peur. On en était donc arrivé là, après tout.

J’ai jeté un coup d’œil pressé autour de moi. Une ombre sombre se profilait au loin. Était-ce mon autre moi ?

Tremblant, frissonnant, fou de rage, sans réfléchir, je suis monté sur le parapet et j’ai plongé la tête la première dans le flot écumant.

J’étais de nouveau au milieu d’un tourbillon, j’entendais à mes oreilles le bruit d’une eau impétueuse, l’obscurité m’entourait de près, un monde de pensées traversait mon cerveau