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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/44

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« Ce sera notre serment et notre acte de possession », ajouta-t-il.

Il m’a alors entouré de ses bras et me serra contre sa poitrine. Je l’entourai de mes bras. À la lueur des lampes du cab, je vis ses yeux s’enflammer du feu de la folie. Ses lèvres, brûlées par la soif d’un désir longtemps réprimé, par le besoin refoulé de possession, s’approchaient des miennes avec une expression douloureuse de souffrance sourde. Nous étions de nouveau en train d’aspirer l’être de l’autre dans un baiser, un baiser plus intense, si possible, que le précédent. Quel baiser !

La chair, le sang, le cerveau et cette partie subtile et indéfinie de notre être semblaient se fondre dans une étreinte ineffable.

Un baiser est bien plus que le premier contact sensuel de deux corps, c’est le souffle de deux âmes éprises.

Mais un baiser criminel longtemps supporté et combattu, et donc longtemps désiré, est au-delà de cela ; il est aussi succulent qu’un fruit défendu ; c’est un charbon rougi posé sur les lèvres ; une marque ardente qui brûle profondément et change le