Aller au contenu

Page:Theuriet - Lilia, 1897.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



« Dors, mon Raymondin, dors près du flot clair.
J’appelle la truite et d’un tour de queue
La voilà qui plonge au fond de l’eau bleue
Où le Roi du lac a son palais vert…

« Le Roi, ton grand’père, est un roi très tendre ;
Quand la truite lui dira mon chagrin,
Ses poissons-volants s’en iront grand train ;
Dans leur char de nacre ils viendront nous prendre.

« Dodo, Raymondin, dodo, mon trésor !
Tu verras le Roi tout vêtu de moire,
En son palais vert il te fera boire
Un vin enchanté dans des tasses d’or… »


Lorsque Lilia rentrait au château, tenant son fils endormi dans ses bras, la table était depuis longtemps dressée. Les gens avaient commencé de souper. Denise accueillait sa belle-sœur avec de perfides sarcasmes et Mauricet, mis en mauvaise humeur par cet