– La puissance ?
– Être Cléopâtre ou Sémiramis ? C’est peu de chose…
– La beauté ? Tu la possèdes. L’affection d’un époux ? Tu l’as possédée. De beaux enfants ? Tu as trois garçons splendides… Tu as donc tout, heureuse Sosipatra, tout ce qui fait le charme de la vie…
– Excepté l’amour.
Uranie se pencha vers la femme qui détournait les yeux.
– Comment ?… Quoi ?… J’ai mal entendu… Répète… Il te manque…
– L’amour, répondit Sosipatra, faiblement.
– L’amour ? Tu n’as pas connu l’amour ? Mais tu as été mariée !…
– Ce n’est pas la même chose, l’amour et le mariage.
– Qui t’a dit cela ?
– Personne… Je l’ai compris, ou plutôt senti, après un entretien avec une… une…
– Une quoi ?
– Cour-ti-sa-ne… balbutia la pauvre Sosipatra.
– Tu fréquentes les courtisanes ! Toi !… Toi !… Quelle horreur !