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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/62

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TROISIÈME PARTIE

LES BALLONS MILITAIRES ET LA POSTE AÉRIENNE


En 1793, lors du siège de la ville de Condé, le commandant Chanal, homme d’action et d’intelligence, enfermé dans la place forte investie, cherchait à tout prix à donner de ses nouvelles, à envoyer des dépêches au colonel Dampierre, qui commandait une division française hors des lignes d’investissement. Il recourut aux ballons. Il fit construire un aérostat de papier qu’il lança en liberté dans l’espace, avec un petit paquet de dépêches. L’appareil tomba juste au milieu du camp ennemi, et fournit au prince de Cobourg des renseignements sur la situation de la forteresse. Un tel début n’était pas d’heureux présage pour la fortune future des aérostats messagers !

Mais ce fait isolé passa inaperçu ; pendant que le commandant Chanal tentait cette expérience, le célèbre chimiste Guyton de Morveau envisa-