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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/63

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geait l’usage qu’on pouvait faire des ballons pendant la guerre, sous un tout autre aspect. Il songea à créer des postes de ballons captifs pour étudier les mouvements de l’ennemi, pour surveiller du haut des airs ses changements de position.

Guyton de Morveau proposa d’organiser, pour l’armée, des aérostats d’observation militaire. Sa proposition fut immédiatement acceptée par le comité de Salut public.

L’illustre chimiste Lavoisier venait de découvrir un nouveau mode de production de l’hydrogène par la décomposition de l’eau sous l’action du fer chauffé au rouge ; on adopta ce procédé pour le gonflement des futurs ballons militaires. Un physicien habile, nommé Coutelle, fut chargé de faire les premières études. Les expériences s’exécutèrent bientôt à Paris avec le concours de Conté, cet homme si habile que Monge avait pu dire en parlant de lui : « Il a toutes les sciences dans la tête et tous les arts dans la main. » Un ballon construit dans de bonnes conditions s’élève quelques jours après, à Meudon, à 200 mètres à l’état captif, et ouvre à la vue de l’observateur dans la nacelle un espace très étendu ; le comité de Salut public se décide à décréter la formation d’une compagnie d’aérostiers militaires, le 13 germinal de l’an II (2 avril 1794).