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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/247

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La peinture du danger, quand on s’est livré au mal, est peut-être le plus puissant motif de correction ; c’est un tableau effrayant, bien propre à faire reculer d’horreur. Rapprochons-en les principaux traits. Un dépérissement général de la machine ; l’affoiblissement de tous les sens corporels & de toutes les facultés de l’ame, la perte de l’imagination & de la mémoire ; l’imbécillité, le mépris, la honte, l’ignominie qu’elle entraîne après soi ; toutes les fonctions troublées, suspendues, douloureuses ; des maladies longues, fâcheuses, bizarres, dégoûtantes ; des douleurs aiguës & toujours renaissantes ; tous les maux de la vieillesse dans l’âge de la force ; une ineptitude à toutes les occupations pour lesquelles l’homme est né ; le rôle humiliant d’être un poids inutile à la terre ; les mortifications auxquelles il expose journellement ; le dégoût pour tous les plaisirs honnêtes ; l’ennui ; l’aversion des autres & de soi qui en est la suite ; l’horreur de la vie, la crainte de devenir suïcide d’un moment à l’autre ; l’angoisse pire que les douleurs ; les remords pires que l’angoisse, remords