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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/101

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Monsieur, avais-je déclaré à cet industriel, je suis envoyé par la Banque N..., auprès de qui Mlle Hannaïs Dunois cherche à contracter un emprunt. Pour vérifier si son mode d’existence prête à cette négociation une base suffisante, il me faudrait l’emploi exact d’une de ses journées. » L’homme, s’étant assuré d’un regard coupant et noir que ce que je venais de dire n’était point vrai : « Ce sera cinquante francs », répondit-il avec simplicité.

Nane donc, mardi vers onze heures, et comme Justine vient d’ouvrir les fenêtres, bâille : « Fait beau ? » demande-t-elle ; et rassurée : « Pourvu que ce soit la même chose à Auteuil demain. Dire qu’il va falloir encore aller essayer, pour cette retouche à la jupe. Et pourvu que ce soit prêt : peux pourtant pas aller toute nue à la course de haies. » — « Je crois que ça n’est pas permis, fait Justine, avec une voix de regret. »

— Cette fille est stupide, interrompt le philosophe. Voyez-vous une tribune de femmes sans chemises ? Ça serait horrible.

— Entre tant Nane se lève, passe dans la salle de bains. Déjà elle n’a plus que ses babouches et son collier. Douche froide, courte ; et puis, houp ! elle saute dans le bain chaud,