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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/102

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en éclaboussant les carreaux vert pâle. Conversation avec Justine :

« — Monsieur viendra déjeuner » (Monsieur, c’est moi, ces temps-ci).

« — Bon ; c’est la cuisinière qui va encore en faire, du rousqui.

« — Je vous prie de me lâcher le coude, avec vos grossièretés. Voyez-vous cette créature ; faudra que je prenne les messieurs sur ses certificats, maintenant ! Et qu’est-ce qu’elle dit encore ?

« — Elle trouve que Monsieur le fait à la pose ; qu’il lui faut à chaque repas un plat chaud, au lieu de manger de la viande froide, comme tout le monde ; qu’il se plaint toujours de ce qu’il n’y a pas assez de sel ; et patine, et pataine...

« — Je vous ai défendu de me raconter tous ces ragots... Et dire, mon Dieu, qu’il va falloir aller essayer cette jupe ! »

Ici Nane préside à quelques savonnages d’intérieur. Je vous passe le reste de la toilette.

— Oh ! si vous en sautez.

— Enfin l’heure du déjeuner arrive ; Monsieur aussi ; un homme charmant, un peu incolore, mais si correct. On me connaît d’ailleurs.

— Ah, c’est vous, dit Eliburru, le monsieur