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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/105

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de soie : « Bonjour, la plus jolie. Et ces manettes ! Il faut encore leur faire les griffes : ah ! pauvres hommes. Vous ne savez pas ce que m’a dit l’un ? » — « Vous savez, Jargogne, que je vous ai défendu de me parler bijoux. » — « Ouais, défendu. Et s’il s’agissait de dentelles ? Mais, c’est vrai, vous n’aimez pas le point de Venise. » — « Moi, je n’aime pas le... » crie Nane suffoquée (elle en ramasserait sur la tête d’un teigneux). « Seulement, c’est la galette. » — « Bon ! quand je vous dis qu’il ne vous en coûterait rien, au contraire. Figurez-vous... »

— Ça devient beaucoup Tableau des mœurs du Temps, cette affaire-là, grogne Eliburru.

— J’abrège donc, puisque vous refaites de la critique. Etc., etc., etc. À cinq heures, Nane va chez son couturier. Petite pose au salon, puis essayage. Le pli sur la hanche gauche à disparu. Tout va bien : « Pourvu qu’il fasse beau demain », soupire Nane une fois de plus ; et, comme elle remonte en voiture : « Faites un tour de Bois, dit-elle au cocher ; mais pas les Acacias. Et puis vous irez au Valence. »

Nous y sommes un tas lorsqu’elle arrive, quelques-uns ornés de lorgnettes, quelques-unes d’ombrelles claires. Les cocktails sentent