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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/166

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— Voyez, reprend-elle, leurs escarpins. Des godillots de soirée, quoi. (Seigneur, que ce Champagne est mauvais !) Mais pourquoi ont-ils la toilette roulée sous le nez ?...

Et toujours de nouveaux masques arrivent, les derniers plus luxueux. À quelques-uns, plus illustres, on fait une entrée : « Vive la Chatte blanche ! — Ah ! le Fils-à-Papa ! — Bravo, Otérotte ! etc. » Cependant des habits noirs, à « tête » impénétrable, se glissent dans la foule, interrogent leur proie d’un œil invisible, l’évaluent. D’où sortent-ils, ceux-là, dont le linge est souple, le frac seyant. Il semble qu’on les ait rencontrés déjà sur des parquets mieux cirés ; on a peur d’en reconnaître.

Mais un cri général éclate :

— Valenciennes, Valenciennes !

Une Maja, « signée : Gaya y Lucientes », descend les marches d’un pas souple et lent. Sa jupe flottante est vert pâle ; elle porte un boléro du même gris que son feutre. Ses yeux sont faux et profonds.

— Valenciennes, Valenciennes !

La chose fait des gestes avec les bras, envoie des baisers, et, sur le milieu des degrés un instant immobile, relève sa jupe couleur d’eau