Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/168

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— L’union des concurrences.

— Mon cher, avec cette virilité et cet aspect marocain qui la font un peu déplacée en son sexe, elle a pris le gosse sur ses genoux : ce pauvre petit en faisait une figure toute décontenancée. Pensez donc, des baisers sans épines !

— Comment l’appelle-t-on, celui-là, savez-vous ?

— J’en ignore : on pourrait demander le Tout-Sodome.

— Oh ! regardez-moi ce fripon-là.

Un cupidon cinquantenaire, au déguisement souffreteux, passe devant nous ; et son cotillon laisse apercevoir qu’il est très cagneux. On dirait un cordonnier triste, un cordonnier sans canari dans son échoppe, ni giroflée à sa fenêtre. Deux petites ailes cotonneuses palpitent tristement à son dos, comme de dégoût.

La bacchanale est à son comble. Des voix singulières, aiguisées pour ainsi dire, crient dans la fumée ; les gestes qu’on y distingue ont je ne sais quoi de jamais vu, et comme un sens nouveau.

L’orchestre maintenant attaque une suite d’airs religieux, noëls et cantiques ; sur quoi tout un quadrille s’organise, morne et monstrueux ; et, tandis qu’en proie à je ne sais