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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/169

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quelle épilepsie se désossent tous ces chicards de mauvais rêve, d’autres couples cherchent le mystère propice, se parlent de près, dans l’ombre.

La chaleur, l’ennui, un peu de répugnance nous font taire ; et, inopinément, dans le silence, Nane déclare avec simplicité :

— C’est très joli.

— La musique aussi, n’est-ce pas ?

— Tiens, c’est vrai, dit-elle, et chantonne :


C’est le mois de ...ie,
C’est le mois le plus beau.


— Ça ne vous écœure pas de voir ce que ces gens font avec des choses qui vous faisaient battre le cœur autrefois. Que vous deviez être aimable, Nane, à l’ombre parfumée d’une église, et toute recueillie en vous, comme un bouton de tubéreuse.

Mais quelle flatterie saurait percer la croûte de son scepticisme ?

— Je trouve, répond-elle, que tout ça sert aussi bien à faire danser.

— . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Et puis, vous m’ennuyez avec vos superstitions !

Elle hausse les épaules, et s’incline en avant de la balustrade.