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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/180

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il y faisait meilleur de toute la bourrasque qu’on entendait meurtrir aux carreaux ses ailes humides ; de tout le froid qu’on devinait sur le boulevard. Du reste, j’y avais tout de suite été reconnu par un monsieur âgé. Puis Alcide de Cintra entra, me tendit la molle charcuterie de ses doigts, déposa pareille offrande dans la main du vieux raseur, et, je ne sais pourquoi, s’assit à mon côté.

— Il fait bon, ici, dit Cintra.

— Et il y a du linge.

— C’est vrai ; c’est comme dans le distique.

— Quel distique ? interrogea poliment le macrobe.

— Vous ne savez que ça ; ce qu’on lit l’été, sur les devantures :


Vu l’élévation de la température,
Aujourd’hui la volaille est à l’intérieur.


Il fait très bien dans le décor, Cintra, au milieu des stucs magnifiques. Parmi tous ces gens de théâtre, dont il est, avec ses yeux agiles et fins, sa barbe à huit reflets, ses oreilles si rouges qu’elles en ont un air fraîchement tiré, c’est encore une figure bien parisienne, Cintra : je l’aime beaucoup.

— Mais, me dit-il, en quel honneur vous voit-on ici ? Vous avez cet aspect qu’on prend