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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/208

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pantomime. Mais on revint au boudoir après le dîner. Le contremaître s’y était déjà sensiblement dégourdi ; son esprit et ses sens parcouraient avec agilité ces deux dimensions sous lesquelles il concevait le monde extérieur, et il était heureux. On aurait pu lui écrire « Joie » dessus, comme sur les boîtes d’allumettes suédoises. Le « pousse-café » l’acheva ; il devint tout à fait confortable.

— Elle est bonne, cette fine, disait-il, nom de D...

— Oui, dit Nane, mais je ne savais pas que vous fussiez protestant, Évenor. C’est une belle religion.

— Et comment ! Mais s’il n’y avait qu’elle pour me nourrir. Voyez-vous, Hanaïs, pour moi, il n’y a que la science. Un trolley, par exemple, je comprends ça tout de suite, une automobile, un phonographe. Ainsi vous, vous allez au théâtre, supposons. Mais moi... moi...

— Je ne vous entends pas très bien. Voulez-vous vous mettre ici, un peu plus près ?

Le contremaître adhéra, et reprit :

— Je vous disais donc qu’avec un accumulateur... Nom de D... ! qu’elle est bonne, cette fine !

— Buvez à ma santé, dit-elle.