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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/209

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On trinqua, et, se renversant sur les cousins :

— Je ne sais pas ce que j’ai ; cette lumière me fatigue, dit Nane, qui commençait à avoir envie de rire, et, chose horrible, à avoir envie tout court : cet homme ivre avait sa beauté. Et, lui ayant lancé un dernier trait de ses regards, dont il resta comme physiquement frappé pendant une minute, elle rabattit sur ses prunelles d’aventurine ses paupières brunies. Mais l’homme, ayant tourné deux boutons, qui laissèrent la salle dans le demi-jour, reprit sa place un peu plus près, en disant :

— Vous voyez, ça me connaît. Tandis que le pétrole...

Évenor adhérait de plus en plus. Il sentait, à portée de sa main, palpiter la gorge de Nane, comme un oiseau qui a peur, qui sait qu’on va le prendre. Il le prit (c’était sa manière) et la conversation tourna.

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— ... Tiens, vous n’avez donc pas de jarretières.

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— Non... pas ici... dans mon lit.

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— Il faudra emporter la fine.

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