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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/40

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Nane, que j’aimerais bien me tenir un peu étendue. Mais si vous voulez venir dîner à la maison, je me mettrai sur une chaise longue — et nous dirons des choses.

Cela ayant été ainsi convenu, je courus chez moi m’habiller, et de là avenue de Villiers où demeure Nane.


C’était, au bout, bout de l’avenue, un hôtel de poupée, mais assez simple d’aspect, comme aussi de train. La porte cochère est condamnée pour absence de concierge ; et il y a juste assez de jardin pour qu’on garde en gravat à ses semelles de quoi rayer le ciment mosaïque du vestibule. Une femme de chambre vint m’ouvrir. Avec la cuisinière (l’équipage étant d’un loueur) c’est toute la maison de Nane, qui a ralenti ses allures depuis la mort de Bélesbat. Quoique l’industriel, pratique dans sa bienfaisance même, lui ait fait legs d’une solide rente viagère, celle-ci n’est point telle que Nane puisse encore, et malgré la bonne volonté qu’a jusqu’ici mise Jacques à finir de se ruiner pour elle, soutenir les fêtes d’autrefois, ni la parade un peu ostentatoire qu’elle menait rue de Scythéris, en ce voluptueux hôtel la Billaudière, aujourd’hui, hélas ! occupé