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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/105

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— En tout cas, je dois vous remercier, dit-il d’une voix mal assurée, de ce que dans mon humble situation actuelle vous avez reconnu en moi un galant’uomo… En agissant ainsi vous avez prouvé que vous êtes vous-même un galant’uomo… Maintenant je vais réfléchir à votre proposition.

— Nous n’avons pas beaucoup de temps, devant nous, cher monsieur Ci… Cippa…

— tola… ajouta le vieillard. Je ne demande qu’une heure de réflexion… Il y va de l’avenir de la fille de mes bienfaiteurs… C’est pourquoi il est de mon devoir de réfléchir… Dans une heure, dans trois quarts d’heure je vous apporterai ma réponse.

— Ben, je vous attendrai.

— Et maintenant quelle réponse dois-je porter à la signorina Gemma ?

Sanine prit une feuille de papier et écrivit :

« Soyez tranquille, dans trois heures je viendrai vous voir et je vous raconterai tout. Merci de toute mon âme pour votre sympathie. »

Il plia le billet et le remit à Pantaleone.

Le vieillard le serra soigneusement dans sa poche en répétant : « Dans moins d’une