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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/115

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roles ne vinrent pas, ses lèvres tremblaient et ses yeux allaient de droite et de gauche sous les paupières à demi-baissées. Sanine se hâta de rassurer la jeune fille en lui disant que l’affaire était arrangée… et qu’il ne fallait plus y penser.

— Personne ne s’est présenté chez vous aujourd’hui ? demanda Gemma.

— Si, un monsieur est venu me voir… nous nous sommes expliqués… et nous avons clos l’incident à la satisfaction de tout le monde…

Gemma reprit sa place derrière le comptoir.

« Elle ne me croit pas », pensa Sanine…

Il entra dans la chambre de Frau Lénore.

La migraine de madame Roselli avait passé, mais la malade restait très abattue. La mère de Gemma accueillit très gracieusement Sanine tout en le prévenant que ce jour-là il s’ennuierait auprès d’elle, parce qu’elle ne se sentait pas capable de le distraire.

Sanine s’assit à côté de Frau Lénore et remarqua qu’elle avait les paupières rouges et enflées.

— Qu’avez-vous, Frau Lénore ? Vous avez pleuré ?