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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/158

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— Vous voulez dire au sujet de M. Kluber ?

— Oui.

— Maman vous a dit que je ne désire pas devenir la femme de M. Kluber ?

— Oui !

Gemma, en bougeant, imprima une secousse au banc, la corbeille pencha et se renversa… quelques cerises roulèrent dans l’allée… Une, deux minutes passèrent en silence.

— Pourquoi vous a-t-elle dit cela ?

Sanine ne voyait toujours que le col de Gemma et l’ondulation plus rapide de sa poitrine.

— Pourquoi votre mère m’a dit cela ?… Mais elle pense que, puisque nous sommes maintenant des amis… et que vous m’honorez de votre confiance, je peux vous donner un bon conseil… et que vous m’écouterez…

Les bras de Gemma glissèrent sur ses genoux… Elle se mit à chiffonner les plis de sa robe…

— Quel conseil me donnez-vous ? demanda-t-elle après un moment d’attente.

Sanine remarqua que les doigts de Gemma tremblaient sur ses genoux et qu’elle chiffon-