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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/16

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toir, sur les rayons d’une armoire vernie, étaient alignées, comme dans une pharmacie, des bouteilles portant des étiquettes dorées, et surtout des bocaux renfermant des biscuits, des pastilles de chocolat, du sucre candi, mais le magasin était vide ; seul un chat gris, sur une chaise haute, placée près de la fenêtre, clignait des yeux et ronronnait, remuant les pattes, teinté de rouge éclatant par le rayon oblique du soleil couchant ; sur le plancher un grand peloton de soie écarlate avait roulé à côté du panier de bois sculpté qui était renversé.

Un bruit confus venait de la pièce voisine.

Sanine resta immobile, tant que tinta la sonnette de la porte d’entrée, puis haussant la voix, il cria :

— Il n’y a personne ?

Au même instant la porte de la pièce voisine s’ouvrit, et Sanine resta frappé d’admiration…